Festin 2015 : retour sur les spectacles du samedi soir

La république des Pyrénées - 01/10/15

L'édition 2015 du Festin Choral vient de se terminer, ce soir, le 27 septembre 2015.
Nous sommes en état de chocs heureux après ces 3 jours :
- magnifiques concerts : répertoires, époques, langues variées avec toujours une interprétation minutieusement travaillée et interprétée avec coeur,
- découvertes de choristes et musiciens dynamico-chaleureux (oui, oui, on a de nouveaux copains) : bons moments partagés en avant & après concerts, en stages,
- futurs projets ébauchés,
- journées ensoleillées et lumineuses propices aux échanges.

Et chapeau aux équipes municipales, bénévoles, solidaires, et musicales qui ont construit le succès de ces 3 journées. 



Les sacrifiés - spectacle du samedi soir (photos de Nicole R.)

Le 31 juillet 1914 Jean Jaurès était assassiné. Il était contre la guerre et souhaitait que tous les être humains fraternisent par-delà les frontières. Il le voulait encore en pleine période, non de menace de guerre, mais de guerre « à nos portes ». Il le voulait contre tous les pseudo-pacifistes, contre les pseudo – ou même réels – démocrates souteneurs des droits de l’homme qui soudainement comprirent « les nécessités », « la raison supérieure… ». Il le voulait contre ce comble de la honte présentée en vertu qui prétend que la désertion est une collaboration au crime. Il le voulait jusqu’à son dernier souffle. Il venait de boucler l’éditorial de « L’Humanité » dans lequel il affirmait encore qu’il ne se soumettrait pas à ces prétendues raisons. Il ne disait même pas que la guerre était la plus mauvaise des solutions ; il savait qu’elle n’appartient pas à la catégorie des solutions… Jean-Victor Verlinde


Écrit par Jean-Paul Finck, réalisé par les Gaillards d’Avant, le spectacle 'Les Sacrifiés' présente une succession de chants et de textes qui évoquent cette tranche d’histoire, dans une présentation chronologique qui va de l’assassinat de Jaurès au traité de Versailles.

Les textes ont pour auteurs :
- des écrivains et des poètes, comme : Roland Dorgelès, Yvan Goll, Jean-Pierre Siméon, Guillaume Apollinaire, Henri Michaux, Bernard Dimey…
- des journalistes ou des historiens tels : Gabriel Hanotaux, Léon Hudelle, Paul Markidès et Jean-Pierre Guéno…
- des hommes politiques : Jean Jaurès, Léon Jouhaux, Renaud Jean…
- ou encore de simples combattants tel Louis Barthas…
Les chansons, qui ne sont pas toutes d’époque (certaines, plus récentes, peuvent évoquer d’autres guerres), sont dues à des auteurs de renom comme Bécaud, Brel, Ferrat, Lemarque ou Vian, comme à d’obscurs chansonniers ou des plumes anonymes, écrites dans les tranchées…
Nous avons tenu à laisser une place aux chansons allemandes (la plupart traduites et adaptées en français dans le spectacle), à laisser de côté le répertoire belliqueux, revanchard ou cocardier, à favoriser les chants de fraternité, de solidarité dans le combat et la misère.
Les acteurs présents sur le plateau, chanteurs et récitants, ne représentent pas les personnages de l’époque : ce sont des hommes d’aujourd’hui (certains sont fils ou petit-fils de combattants, ou ont combattu eux-mêmes dans des conflits récents…), qui ont résolu de témoigner un siècle après des horreurs que le temps, la censure, les dénis d’histoire ou l’oubli ont voilé de la brume du passé.

Quelques photos du spectacle MIssIssIppI donné par la troupe de Vocales (photos de Nicole R. et Marie-Pierre). Et le montage vidéo de Vincenzo